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BROU

Par Mi che l Br i ce

HI STOIRE

local et, leurs sacs bien remplis par la

recette, ils quittèrent promptement la ville.

Arrivés dans la campagne et pris de remords,

ils pensèrent à retourner à Brou pour libérer

ces pauvres gens qui avaient été victimes

de leur malhonnêteté. C’est alors qu’appa-

rut un brave « bonhommiau » qui se rendait

à la ville.

« Connaissez-vous l’Auberge de La Belle

Charrue ?

- Parguié, ben sûr que j’la connais ».

- Nous avons enfermé des veaux dans la

grange de l’auberge et, par mégarde, nous

avons emporté la clé, ces pauvres bêtes

doivent souffrir de la chaleur et de la soif.

Pourriez-vous les libérer ?

- C’est ben, les gars, donnez-moué c’te

bond’la d’clé, j’vas leus ouvris ».

Arrivé en ville, le bon berlaud entend un bruit

épouvantable aux abords de l’auberge. Il

ouvre la porte, et là, le malheureux manque

d’être écrasé ; il est piétiné et reçoit quelques

horions. Il sera sauvé par une fuite précipitée

tout en ayant le temps de dire :

« J’créyais ben qu’cétint des viaux qu’étint

enfromés, dame, j’venais leu donner d’l’ieau ».

La morale de ce conte, car il y a toujours

une morale dans un conte, nous invite à

nous méfier des beaux parleurs qui exploi-

tent la crédulité des braves gens.