d’une laideur infinie, la beauté d’une maison
restaurée, sa façade ornée de magnifiques
moucharabiehs, témoignage d’un savoir-
faire et d’un art de vivre du Caire islamique.
Toutes les époques ont déposé sur les
bords du Nil des strates, qui, se succédant
les unes aux autres, ont façonné un patri-
moine unique au monde, à l’instar du limon
fertile du grand fleuve qui, à chaque crue,
enrichissait les champs d’Egypte. Ce dut
être un crève-coeur pour les archéologues,
lorsque, à l’occasion de la construction du
métro, ils durent clore les fouilles prélimi-
naires. La ville est une mosaïque de quar-
tiers avec chacun son caractère, son niveau
social et son histoire. Le plus ancien, le
quartier copte, est le coeur de la vie chré-
tienne du Caire, il regroupe sur un petit
périmètre de nombreux monuments reli-
gieux construits sur les ruines de la forte-
resse romaine de Babylone élevée en 98 par
l’empereur Trajan.
- L’église Saint-Serge par exemple, construite
sur une grotte où se serait réfugiée la Sainte
Famille pour échapper à Hérode.
- L’église suspendue, bâtie treize mètres
au-dessus du portail sud de la citadelle
romaine, prenant appui sur ses piliers.
- La synagogue Ben Ezra, ancienne basi-
lique orthodoxe transformée en lieu de culte
juif, et maintenant monument historique.
- Le magnifique musée copte qui abrite la
seule version complète en langue copte de
« l'évangile de Thomas », texte apocryphe
vraisemblablement du IV
ème
siècle, et bien
d’autres richesses. Les Coptes sont les der-
niers dépositaires d’une langue et d’une
écriture, grâce à laquelle Champollion a pu