

Par Sylvie Viron
AI LLEURS
EGYPTE
déchiffrer la pierre de Rosette. Ils se reven-
diquent avec justesse et fierté comme les
descendants directs de la civilisation pha-
raonique, ce qui constitue un de ces para-
doxes dont l’histoire a le secret.
En effet, c’est précisément en 530, que
l’Empereur Justinien donna l’ordre de fermer
le dernier temple Egyptien dédié à la déesse
Isis, le magnifique Philaé, mettant ainsi fin à
plus de 3 millénaires d’une religion poly-
théiste, dont les dieux s’incarnaient dans
les pharaons des trente dynasties qui se
succédèrent. Les Coptes s’empressèrent
de marteler les effigies de pharaons sur les
nombreux temples, afin de faire oublier les
anciennes croyances et asseoir durablement
la jeune religion catholique.
L’histoire, parfois, par des retournements de
situations tragiques, se répète dans ce
qu’elle a de plus terrible; l’écho des ces
effroyables dégâts nous parvient encore ces
derniers jours de Palmyre.
Ne quittez pas le Caire sans avoir passé du
temps dans le mythique musée de la place
Tahrir, construit en 1902. Il en a gardé le
charme suranné, offrant dans un désordre
un peu « foutraque » les 160 000 pièces
d’une collection d’antiquités pharaoniques
extraordinaire. Les réserves du musée
regorgent également de trésors inestima-
bles, qui, parfois, à l’occasion d’inventaires,
ressortent de l’oubli, comme la momie
d’Hatchepsout retrouvée et identifiée grâce
à un minuscule morceau de molaire. La
construction du nouveau musée sur le
plateau de Gizeh, à deux kilomètres des
pyramides se prolonge quelque peu. Espé-
rons qu’à l’occasion du déménagement
certaines merveilles endormies dans les
sous-sols ressurgissent d’un passé glorieux.
Et surtout que soient évitées des catastrophes
sacrilèges telles que celle subie par le joyau
de l’Egypte antique, le masque d’or de Tou-
tankhamon, dont une malencontreuse ma-
nipulation a cassé la barbe postiche,
réparée grossièrement avec de la colle
epoxy, occasionnant elle-même des dégâts
encore plus importants.
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