inspirés par l’Italie et l’aménagement inté-
rieur confié aux grands maîtres du moment,
comme la réalisation d’émaux par Léonard
Limosin, qu’on peut voir maintenant au
musée de Chartres.
À la mort de Diane, Louise, sa fille cadette,
hérita du domaine, mais l’engagement de
son époux, Charles de Lorraine, dans le
camp des Guise, faillit provoquer la destruc-
tion du château par le futur Henri IV.
Fort heureusement, le Béarnais, expert en
realpolitik
, n’en fit rien. Les propriétaires sui-
vants modifièrent progressivement le projet
initial de Delorme ; il en fut de même des
jardins redessinés par Le Nôtre. Revenu en
1774 dans le giron royal, le château fut
racheté par le duc de Penthièvre. Puis la
Révolution entraîna le dépeçage du domaine ;
la tombe de Diane fut profanée et sa
dépouille transférée derrière l’église parois-
siale. Récemment retrouvées, ses cendres
montrèrent qu’elle avait succombé à une
intoxication par l’or. En effet, elle absorbait
chaque jour quelques poussières de ce
précieux métal afin de ralentir son vieillisse-
ment… Même le parc fut ravagé par une
populace qui assimilait Diane et son amour
de la chasse à un privilège féodal... qu’il fallait
éradiquer ! Les Anetais sauvèrent ce qui res-
tait du château en chassant un propriétaire
qui avait transformé l’édifice en carrière.
On sera beaucoup plus respectueux des
lieux à partir de la deuxième moitié du XIXe
siècle grâce aux familles de Leusse et de
Yturbe.