Ces quelques vers tirés de la
Présentation
de la Beauce à Notre-Dame de Chartres
de Charles Péguy illustrent à merveille la
qualité du matériau sans lequel « l’Acro-
pole de l’Occident », la cathédrale selon
Rodin, n’aurait jamais pu être construite.
Cet hommage rendu par Péguy est pertinent
quand on connaît la pierre de Berchères et
l’épaisseur du banc qui permettait de tailler
les pierres de grand appareil. Ces blocs,
parfois cyclopéens, étaient particulièrement
résistants à la pression et en faisaient, de ce
fait, un matériau de choix pour les contre-
forts et les murs porteurs de la cathédrale.
Formé il y a plus de vingt millions d’années,
ce calcaire lacustre se décline en différentes
variétés réservées à différents usages.
Certes, le banc de Berchères, riche en
vacuoles, ne permet pas une sculpture fine.
Par contre, historiens et architectes s’accor-
dent pour reconnaître la grande qualité
de la pierre pour le gros œuvre. Outre la
cathédrale, de nombreux édifices furent
construits avec ce matériau dans le Pays
chartrain. L’exemple le plus connu est
représenté par la tour-porche de l’église
Saint-Pierre à Chartres dont on pense
qu’elle fut construite autour de l’an mille.
Plus tard, l’église de la paroisse de Ber-
chères-l’Évêque fut aussi bâtie avec la pierre
locale. Le village et ses environs profitèrent
de l’abondance de ce calcaire aux qualités
multiples. Dans le hameau de Chamblay, on
peut admirer l’impeccable alignement des
lits de pierres de petit appareil et de même
taille ainsi que ses nombreuses maisons
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La Berchéroise
BERCHÈRES- LES-
P I ERRES
Par Mi che l Br i ce
ASSOC IAT ION
« C’est la pierre sans tache et la pierre sans faute,
La plus haute oraison qu’on ait jamais portée,
La plus haute raison qu’on ait jamais jetée,
Et vers un ciel sans bord la ligne la plus haute. »