En effet, de plus en plus de New-Yorkais
deviennent des locavores convaincus, ils
ne consomment que des denrées alimen-
taires produites localement, ce qui favo-
rise les exploitations familiales vivant de la
terre et de la pêche. Elles ont doublé en
moins de dix ans.
Des crédits d’impôt incitent les New-Yor-
kais à cultiver des jardins potagers, dans
les arrière-cours, sur les terrasses, entre
deux tours. Les habitants de Manhattan
ont la main verte !
Des restaurants dans l'Upper West Side
font pousser les tomates qu’ils proposent
à la carte avec des menus appelés 1000
Miles.
Les apiculteurs se multiplient, beaucoup
de friches industrielles sont transformées
en coulées vertes.
Bien que cette ville ait longtemps incarné
le gaspillage en tout genre et la société de
consommation, il y a désormais une
volonté politique environnementale. Elle
prévoit une baisse de sa consommation
d’énergie de 40% d’ici à 2040.
Elle pollue déjà moins que San Francisco,
grâce à ses transports en commun effi-
caces et performants, très prisés de ses
habitants.
Des projets de fermes verticales sont à
l’étude par le Professeur Despommiers
de l’Université de Columbia; il pense que
la productivité de ces îlots urbains s’en
trouverait accrue de 4 à 6 fois par rapport
à une exploitation classique.
En forme de tours, elles s’imbriqueraient
dans l’architecture urbaine, utilisant des
techniques de cultures hors-sol, réduisant
les dépenses en eau, grâce à des collecteurs
d’eau de pluie, tirant son énergie du solaire
et du vent, diminuant significativement le
transport des marchandises.
Il est merveilleux de considérer l’avenir
avec tant de solutions ingénieuses, c’est
tellement plus positif et moins anxiogène
d’envisager ainsi de nouvelles façons de
consommer, et l’ironie de l’histoire c’est
que ce soit le pays de la « junk food »
(malbouffe) qui soit précurseur en la
matière. Il ne faut jamais désespérer de
l’espèce humaine !
Sylvie Viron
PLAINE
VUE
MAGAZINE
47
