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Quelques aspects méconnus de la chasse
en Beauce dans les années 50...
INSO
LITE
De tout temps, l'ouverture de la
chasse fut un évènement majeur et
un moment fort en Beauce. Il est vrai
que la perdrix, oiseau emblématique
de nos plaines, abondait alors. Aussi,
de nombreux Parisiens venaient
prendre leurs quartiers à Chartres
pour "faire l'ouverture".
Après avoir débarqué à la gare, armés de
"pied en cap", et après avoir pris contact
avec les fermiers qui les avaient invités, ils
se rendaient, pour la plupart, à la cathédrale
pour assister à la messe des chasseurs
célébrée dans la crypte la veille de l'ouver-
ture. Le lendemain, les guêtres parfaitement
cirées, chapeautés, et habillés de neuf, on
venait les chercher pour les conduire sur les
lieux de chasse. Et là, pouvaient commencer
leurs ennuis... En effet, les "porte-carniers",
et c'était la tradition, leur préparaient, par-
fois, quelques tours à leur façon... La plai-
santerie la plus usuelle consistait à cacher
un lièvre empaillé dans un champ de bette-
raves fourragères, et d'annoncer au "Pari-
sien de service" qu'il pouvait, à coup sûr,
tuer un superbe "capucin" (lièvre dans le jar-
gon cynégétique). Amené dans le champ, le
nigaud était conduit à un endroit bien précis,
où, effectivement, un lièvre était gîté.
"M'sieur, y'a un grous yeuvre camé à l'en-
cont' d'eun betterave !" (Monsieur, il y a un
gros lièvre caché le long d'une betterave !)
Le "Nemrod parigot" faisait feu, naturelle-
ment, et l'explosion de la bestiole bourrée
de balle de blé provoquait une rigolade gé-
nérale ! (surtout chez les locaux, moins chez
la malheureuse dupe...) Pour les gamins qui
portaient le carnier, et qui étaient fringués
avec des surplus de l'armée américaine et
chaussés de bottes en caoutchouc qui
avaient connu plusieurs générations, c'était
une sorte de revanche.
La plupart du temps, la plaisanterie s'arrêtait
là, et le chasseur, bon joueur, poursuivait
sereinement la quête de Dame Perdrix. Par
contre, pour ceux (très peu nombreux) qui
n'appréciaient pas ces facéties de chena-
pans, une sanction plus grave s'imposait,
