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Il peut être instructif de les montrer à un club
de mycologie ou à un pharmacien pour sa-
voir les différencier la prochaine fois.
Un couteau n’est pas nécessaire pour la
cueillette, car il suffit de tourner délicatement
le pied pour le détacher du sol, et surtout de
recouvrir l’endroit de feuilles ou de mousse
pour protéger le mycélium qui représente la
partie la plus importante pour la reproduc-
tion des espèces.
Il est d’ailleurs primordial de respecter
l’environnement des champignons, de ne
pas piétiner un territoire sous peine de
détruire leur écosystème, car ce sont des
organismes fragiles composés de 90%d’eau.
La partie visible ne représente que 1% du
champignon, les 99% restants se trouvant
sous la terre sous forme de filaments blan-
châtres, le fameux mycélium qui sera fé-
condé par les spores contenues dans les
lamelles du chapeau.
L’expression populaire « pousser comme un
champignon » est finement observée, car
après 2 ou 3 jours de pluie, dès lors que la
chaleur du sol est suffisante, le mycélium va
produire des fructifications très rapidement
puisqu’elles ne subsisteront que 2 à 7 jours.
Juste le temps aux spores de se disperser.
Les champignons se décomposent rapide-
ment, ils disparaissent comme ils sont ap-
parus en une semaine sans laisser de trace.
Ils auront avant fait le bonheur des insectes
et autres limaces, dont les déjections favo-
riseront la dissémination des spores non al-
térées par la digestion.
Les champignons ont un classement à part
dans le règne végétal; à une époque, les
scientifiques les rangeaient avec les algues.
Aujourd’hui, on leur donne une classe dite
fongique. Car contrairement aux végétaux,
ils ne produisent pas de chlorophylle, ils vi-
vent en empruntant leurs nutriments aux
substances en décomposition. Leur rôle est
de recycler les matières mortes (feuilles,
bois, etc.). Ils permettent ainsi d’éviter un
étouffement de l’écosystème par l’accumu-
lation de déchets végétaux en renouvelant
l’humus.
Ils jouent donc un rôle primordial, c’est
pourquoi il ne faut jamais piétiner les cham-
pignons, car s’ils ne sont pas tous comes-
tibles pour l’homme, ils le sont pour les
écureuils, les sangliers ainsi que pour d’au-
tres animaux dont ils font le régal.
D’après de nouvelles recherches, certaines
espèces seraient capables de dépolluer les
sols des métaux lourds comme le plomb.
D’ailleurs les champignons absorbent tout
de leur environnement, il est souhaitable de
ne pas les ramasser en bordures de routes
ou de champs cultivés, car comme une
éponge, ils avalent les pesticides, herbicides
et les gaz d’échappement.
PLAINE
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