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Allègement qui vaudra à l’auto la dénomina-
tion de 300 SL, pour Super Light, ultra léger
en français dans le texte.
Coup de génie
La carrosserie très basse (123 cm de haut)
est dotée d’un pavillon étroit et possède des
lignes très fluides. Mais ce sont ses portes
si particulières qui vont assurer à la 300 SL
sa renommée. Les tubes du châssis mon-
tant très haut dans les flancs pour des
questions de rigidité, le bureau d’études
propose des portes qui intègrent une partie
du toit tout en s’arrêtant au bas de la vitre,
et s’ouvrent verticalement. Les portes « pa-
pillon », alias « gullwing » (ailes de mouette)
pour les Anglais, viennent de naître à partir
d’une contrainte technique.
La 300 SL est dévoilée à la presse le 12
mars 1952 et Mercedes annonce son retour
à la compétition. L’écurie d’usine est rapi-
dement à pied d’œuvre et termine à la se-
conde place des Mille Miglia début mai,
avant de remporter les 3 premières places
du Grand Prix de Berne pour voitures de
sport. Puis c’est le doublé aux 24 heures du
Mans, la première victoire Mercedes dans la
Sarthe. C’est aussi le doublé à la Carrera
Panamericana, malgré un vautour qui a
détruit le pare-brise des vainqueurs peu
avant l’arrivée. De nombreux autres succès
suivront, mais l’image de la 300 SL est
forgée, image que la version de série va
encore rehausser.
Une 300 SL de pré-série est présentée au
Salon de New York 1954, et le modèle entre
en production dès l’été. Seul le coupé 2
places est alors commercialisé, mais sa
ligne et sa technique font immédiatement
sensation. Il reprend avec encore plus de
raffinement le style de la voiture de course,
dont il conserve les portes si particulières,
bien que plus échancrées pour permettre un
accès plus aisé. Encore que... Son système
d’injection mécanique porte la puissance à
215 cv et fait de la 300 SL la voiture la plus
rapide du moment, avec plus de 250 km/h
en vitesse de pointe. Ces performances s’ac-
compagnent d’une tenue de route exem-
plaire et d’une finition de grande classe. Mais
aussi d’un tarif exorbitant. Jusqu’en 1957, le
coupé est produit à 1400 exemplaires qui
vont combler une clientèle certes riche, mais
aussi soucieuse de performances.
L’année 1957 voit l’introduction du cabriolet
au salon de Genève, succédant ainsi au
coupé. Cette nouvelle version décapotable
est permise par la modification des flancs
du châssis, qui autorise d’y tailler des portes
de bonnes dimensions. L’année suivante,
un “hardtop” est commercialisé, fournissant
une étanchéité bien meilleure que la capote.
1961 voit l’introduction des freins à disque
à l’avant et à l’arrière du véhicule, mettant le
freinage à la hauteur des performances.
Enfin, en 1962, un nouveau bloc moteur en
alliage équipe la 300 SL. La production s’arrête
en 1963, avec 1858 cabriolets. Durant ces
9 années, la 300 SL a contribué à forger
l’image de la marque Mercedes, faite de
PLAINE
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