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loin, on découvre les salons orientaux, les
chambres de Marcel et de tante Léonie, les
chambres Weil, ainsi que le musée et la salle
Nadar, qui rassemblent tous les souvenirs
liés à l'écrivain. La visite de la maison de
Tante Léonie peut être complétée par celle
du Pré Catelan. Celui-ci est aujourd’hui
jardin public. A l’époque, il s’agissait d’un
jardin privé appartenant à Jules Amiot.
Passionné de botanique, il imagina ce jardin
exotique en lui offrant des attributs néo-
orientaux et romantiques. Inspiré du parc à
l’anglaise et conçu sur le modèle du Pré
Catelan (au Bois de Boulogne), il devint,
sous la plume de l'écrivain, le parc de Tan-
sonville, propriété de Swann. Marcel Proust
ne se lassait pas de respirer le doux parfum
des aubépines, d’admirer les tableaux de
fleurs colorées disposés de manière poé-
tique par l’oncle Jules.
Marcel Proust fut essentiellement l’écrivain
d’une seule oeuvre : «A la recherche du
temps perdu». Ce roman en sept parties est
une sorte d’observatoire du temps, où
le Narrateur doit faire l’expérience de la
mémoire involontaire pour accomplir sa
vocation d’écrivain. Le premier tome, «Du
côté de chez Swann» est édité à compte
d’auteur chez Grasset, en 1913. La suite du
roman est publiée quelques années plus
tard : «A l’ombre des jeunes filles en fleurs»
(1918) qui se voit attribuer le Prix Goncourt,
«Le Côté des Guermantes» (1920), «So-
dome et Gomorrhe» (1921 et 1922). La
mort surprend Marcel Proust en novembre
1922. "Albertine disparue" (1920) et "So-
dome et Gomorrhe" (1921-1922) paraîtront
à titre posthume.
" Il y avait déjà bien des années que, de Com-
bray, tout ce qui n’était pas le théâtre et le drame
de mon coucher, n’existait plus pour moi, quand
un jour d’hiver, comme je rentrais à la maison,
ma mère, voyant que j’avais froid, me proposa
de me faire prendre, contre mon habitude, un
peu de thé. Je refusai d’abord et, je ne sais
pourquoi, me ravisai. Elle envoya chercher un de
ces gâteaux courts et dodus appelés Petites
Madeleines qui semblent avoir été moulés dans
la valve rainurée d’une coquille de Saint-
Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé
par la morne journée et la perspective
d’un triste lendemain, je portai à mes
lèvres une cuillerée du thé où
j’avais laissé s’amollir un mor-
ceau de madeleine… "
(Marcel Proust, À la recherche
du temps perdu)
PLAINE
VUE
MAGAZINE
Horaires des visites et tarifs
Du 16 janvier au 30 juin et du 1er septembre
au 14 décembre : 14h30 et 16h.
Du 1
er
juillet au 31 août, visite supplémentaire
à 11h. Groupes, visites privées ou en langue
étrangère sur rendez-vous.
Plein tarif : 7 euros ; étudiants (- de 25 ans),
enseignants, retraités de plus de 60 ans et
demandeurs d’emplois : 5 euros ; tarif de
groupe : 5
€
; enfants (- de 12 ans)
et adhérents : gratuit.
Ouvert tous les jours sauf le lundi.
Fermé le 1er mai, les 1er et 11 novembre,
et du 15 décembre au 15 janvier.
La maison de tante Léonie a permis au bourg
d’Illiers de devenir « Combray ». En 1971, pour
fêter le centenaire de Marcel Proust, la com-
mune décide d’associer son nom à celui né de
l’imagination de Proust. Une appellation qui a
permis au village de s’associer définitivement à
l’œuvre romanesque.